L’histoire du lycée mis à jour le 20 février 2015

(actualisé le )

Lycée Rosa Parks

UN SITE AVEC UN PASSÉ

Le domaine seigneurial, qui a précédé le Lycée, n’est occupé avec certitude que tardivement. Le site d’éperon a peut être été couronné d’un château au Moyen- Age, mais nous n’en avons pas de preuve tangible. Les BUDE, déjà seigneurs d’Yerres, y construisent un château au seizième siècle. Leurs successeurs, de grands commis de l’État (les BRULART, les CARRE) ou de puissants financiers (PARAT de VAREILLES), dont la résidence principale est parisienne, édifient sous Louis XIV une grande demeure, qu’ils placent au cœur d’un vaste jardin à la française et à la tête d’une longue avenue, qui conduit à la forêt de Sénart. L’ensemble est réputé pour sa magnificence, à la veille de la Révolution. La ferme n’est pas négligée, son territoire dépasse la centaine d’hectares, le dernier témoin en est le pigeonnier.

Au dix neuvième siècle, s’établit la famille de LA GRANGE, de vieille noblesse provinciale ; elle fait construire le « Petit Château » en 1830, puis démolir l’ancien en 1855 et, tenant la mairie, domine la vie Montgeronnaise. C’est un domaine très touché par la deuxième guerre (y ont séjourné les troupes d’occupation, puis des résistants), qui est réquisitionné et confié à l’Éducation Nationale en 1946.

Parc du lycée en 2010

CRÉATION D’UN ÉTABLISSEMENT EXPÉRIMENTAL

Dans cette propriété de 31 hectares, Mademoiselle JACQUIOT, Maire de Montgeron, propose à Monsieur d’un établissement expérimental, Centre de recherche pour une réforme de l’Enseignement, ébauchée en 1937/1938 par le Ministre J. ZAY puis prolongée, de 1944 à 1947 par le Projet de Réforme LANGEVIN-WALLON.

Le 3 octobre 1946, le Château devient une annexe du Lycée Henri IV, sous la direction, jusqu’à sa mort en 1961, de Monsieur Alfred WEILER, qui impulsa une profonde rénovation de la vie scolaire, dans l’esprit de la réforme en cours. En 1952, le Ministère décide la généralisation des dispositions pédagogiques et administratives à toutes les sixièmes et cinquièmes, et l’extension aux autres niveaux dans 6 Lycées pilotes dont celui de Montgeron. A la rentrée 1955 le Lycée de Montgeron devient autonome. Des objectifs nouveaux avaient fait naître un climat éducatif unique. La finalité de l’enseignement dépassait le domaine cognitif et visait une éducation de la personnalité, par une accession de l’élève à l’autonomie et à la responsabilité, la découverte des aptitudes et le développement de la sensibilité. Ces objectifs, révolutionnaires en 1946, conduisirent à des innovations multiples dans les pratiques pédagogiques. Citons la cooptation des équipes de professeurs dans la plupart des classes, les fréquentes réunions (bénévoles) de l’équipe pédagogique, les réunions parents et professeurs trimestrielles, mais aussi le développement de la créativité dans les ateliers de céramique, tissage, reliure, broderie d’art, menuiserie, ferronnerie, les groupes d’activités dirigées les plus variés, de la cuisine au jeu dramatique en passant par l’imprimerie ou la philatélie et les « Études du Milieu » naturel et humain.

Ces séquences éducatives obligatoires étaient animées par des professeurs qui se révélaient très souvent hors de leur spécialité et découvraient dans ce cadre, ainsi que dans les « recherches d’aptitudes », des potentialités insoupçonnées chez leurs élèves.

Parc du lycée en 2010

UN FOYER DE RECHERCHE PÉDAGOGIQUE

Il est difficile de retracer le foisonnement expérimental qui fit du Lycée de Montgeron, jusque vers 1982, l’un des foyers de recherche en pédagogie les plus importants de France. Le Lycée fut un terrain d’expérimentation où le Ministère testa un certain nombre de projets, mais il fut aussi le lieu d’un très grand nombre de recherches spontanées initiées par un professeur ou un groupe de professeurs chercheurs, l’appui de l’Institution (Ministère, Institut National de Recherche Pédagogique (INRP), Centre International d’Études Pédagogique (CIEP) venant souvent consacrer une œuvre déjà bien engagée. Par ailleurs, prenant le relais des activités dirigées, un Foyer socio-éducatif (FSE), groupant une trentaine de clubs, géra jusqu’à 4 ciné clubs.

Nous ne pouvons mentionner ici qu’un nombre infime des expériences qui touchèrent toutes les disciplines et, très souvent, contribuèrent à faire éclater leur cloisonnement.

Citons seulement :

 Recherche interdisciplinaire sur les sciences humaines et économiques
 Enseignement programmé de la physique
 Recherche d’un programme grammatical minimum en Anglais
 Utilisation de la bande dessinée dans l’Enseignement des Langues
 Coordination de l’enseignement de la langue française et des mathématiques, dans les classes du premier Cycle
 Enseignement du théâtre, considéré comme un langage spécifique
 Les mathématiques appliquées au besoin des Sciences Physiques
 Production de logiciels en Informatique

Deux recherches, à l’origine spontanées, conduisirent à des généralisations d’extension variées :

 La recherche « Intégration de l’Audiovisuel dans la communauté scolaire » débuta en 1975. Elle avait pour objectif l’inclusion de l’Audiovisuel dans la pratique disciplinaire, à la fois comme vecteur d’enseignement et comme objet de réflexion. Un studio à vocation pédagogique fut aménagé et servit à la formation de nombreux professeurs, puis à la formation continue.
Une recherche en trois phases successives (Enseignement du Français dans le second Cycle, trans-disciplinarité dans le second cycle, lecture en sixième et cinquième) regroupant des professeurs de toutes disciplines, vise prioritairement à l’égalité des chances dans une population de plus en plus hétérogène, mal à l’aise dans le système scolaire. La pédagogie mise en œuvre, fondée sur les intérêts et les motivations des élèves et ayant pour but l’acquisition progressive de l’autonomie, s’appuya sur une structure de communication (décloisonnement et travail de groupe) et l’appel à la créativité dans une perspective trans-disciplinaire de recherches, réflexion et échanges des savoirs. Bien loin de n’être qu’un passé, l’expérimentation a laissé son empreinte sur le Lycée, tant dans les pratiques pédagogiques que dans les rapports qui unissent les partenaires de la communauté scolaire.

RÉNOVATION DU LYCÉE

Le lycée polyvalent « Rosa Parks » appartient à une cité mixte régionale située à la limite nord du département de l’Essonne dans la ville de Montgeron.

Cette cité occupe le parc paysage de 29 ha du château de Montgeron. Il s’agit d’un ancien domaine érigé au XVIIème siècle, remanié au XlXème, puis dans les années 50, date de la construction des bâtiments d’enseignement. Ce vaste site est implanté le long de l’artère principale de la ville, en bordure du centre ancien et dans un secteur essentiellement pavillonnaire, excepté un ensemble immobilier collectif des années 60 situé au nord.
Les différentes activités d’enseignement et d’accompagnement se déroulent dans une dizaine de bâtiments répartis dans un vaste parc de plus de 29 hectares situé en centre ville.

DÉNOMINATION DU LYCÉE

Le lycée de Montgeron, à l’occasion de sa rénovation complète et de sa partition du collège avec lequel il formait une cité scolaire, a souhaité se doter d’une dénomination affirmant fortement sa nouvelle identité.
Ainsi, le conseil d’administration du lycée s’est réuni le 18 février 2010 et a proposé à la Région le nom de Lycée « Rosa Parks », figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis.

La Mairie de Montgeron, dans son Conseil Municipal du 25 mars 2010, a rendu un avis favorable pour cette dénomination.
Dénomination votée en Commission Permanente de La Région Ile-de-France le 15 octobre 2010.

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Photo Région